"Nous avons tous un ogre qui sommeille en nous.
L’Ogre de La JUNE Compagnie se contente de ce sans quoi le cirque ne peut exister : des corps, un agrès.
Monstrueux ou magnifique, celui de Samantha Lopez va d’abord nous apparaître en solo, puis rejoint par deux complices musiciens multi-instrumentistes, Samantha dévore le trapèze jusqu’à l’os. Elle en garde l’essence pour, loin des autoroutes de l’acrobatie, développer un langage intense, au présent. Si l’Ogre a de l’appétit, c’est dans la qualité du geste, dans la profondeur de ce qu’il révèle, plus que dans la quantité. S’il ne dédaigne pas la performance, c’est seulement comme condiment. De surcroît, il est joueur et se pose là où on ne l’attend pas, sur une scène où luit un trapèze, où très vite s’élève un chant. Un chant comme un cri, voire une plainte, dont les accents étranges mettent le corps en mouvement, initient une mise à nu de l’être. Ogre a faim de vérité. Puisant à l’essence du geste et du son, les trois artistes au plateau en ramènent une fébrilité, une joie qu’ils nous offrent en partage, nous enveloppant d’une chaude énergie. Un exercice de style qui, loin d’être évident, fait cohabiter voix, trapèze et souffle pour développer un langage original, musculairement puissant, tout aussi intime qu’intense."OGRE : insatiable, intarissable, vorace, maître du temps, de la mort et du renouveau. De nature volcanique, c’est un oiseau dont les ailes ne se déploient à l’aise qu’au milieu des tempêtes.

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C'est un spectacle hybride, à la lisière entre cirque et musique, qui propose de réinventer les codes et les attentes de l'écriture circassienne.